
Historique Hun Chuen
Durant la dynastie Song (960-1279 après J.C.), un très grand maître d’arts martiaux nommé Chueh Yuan repris les ‘techniques des 18 Lohan’ et les perfectionna. Il en ressorti 72 techniques. Mais, insatisfait, Chueh Yuan décida d’étudier auprès d’autres maîtres de Kung Fu afin d’améliorer encore ses connaissances. Durant ses voyages à travers la Chine, il rencontra un maître nommé Li Sou qui lui fit connaître Bai Yu Feng. Tous trois retournèrent au temple de Siu Lam (Saholin). C’est là qu’ils synthétisèrent leurs connaissances et mirent au point 170 techniques qui furent alors divisées en 5 catégories correspondant à 5 animaux : Dragon, Tigre, Panthère, Serpent et Grue.
Le Dragon (Lung) est un style où les mouvements sont aussi bien internes qu’externes, circulaires, spiralés. Ce style cultive l’Esprit.
Le Tigre (Fu) est un style mêlant attaques féroces et attaques avec les griffes du tigre. Il met l’accent sur le développement des muscles et des os.
La Panthère (Pao) est un style basé sur la puissance et la rapidité, utilisant des mouvements soudains et explosifs s’appuyant sur l’énergie interne.
Le Serpent (She) développe le Qi (énergie interne). Ces mouvements sont souples, circulaires, précis et mortel.
La Grue (Hok) combine les techniques de mouvements gracieux, fluides, rapides et précis, et met l’accent sur l’équilibre.
Chaque animal devient un système de combat à part entière. Ils comportent tous des techniques de poings, de pieds, de Qin Na (techniques de clés), de saisie, de combat au sol propres à leur style.
En 1644, les Manchoues envahissent la Chine. Après une longue guerre dont ils sortent vainqueurs, ils prennent le contrôle de la Chine. Le nouveau régime en place fait alors l’objet d’un fort ressentiment et on ne lui fait pas confiance. Des sociétés secrètes émergent pour délivrer le peuple opprimé par le régime manchoue. Beaucoup de factions rebelles prennent les temples Siu Lam du sud pour refuge. Sous couvert d’être des moines, les rebelles s’entraînent et fomentent des plans à l’abri des temples. Lorsque les Manchoues découvrent le pot aux roses au début du XVIIIème siècle, ils détruisent les temples.
Gee Sum Sim See, un moine Shaolin originaire du sud du Fukien, expert de la boxe du tigre échappe à l’une de ces destructions. Il se réfugie dans le sud de la Chine et enseigne son art aux rebelles.
Le sud de la Chine est une région côtière et la navigation fait partie de la vie quotidienne. A tel point que même les divertissements, tel l’opéra chinois, se passent sur des bateaux. Beaucoup d’athlètes se produisent dans ces opéras flottants qu’on appelle alors Hung Suan ou bateaux rouges. C’est là que Gee Sum Sim See recrute les artistes athlètes qu’ils convertit en de véritables combattants rebelles.
Hung Hei Guan fut l’un de ses élèves. Gee Sum Sim See transmis tout son savoir à Hung. Mais ce dernier chercha à se perfectionner et se fit enseigner le style de la Grue Blanche par Fong Wing Chun. Puis dans sa quête de savoir sur les arts martiaux, il apprit aussi les techniques du Dragon, du Serpent, de la Panthère, et de la boxe des 5 éléments. Il combina toutes les techniques des différents systèmes et créa son propre style. Tirant ses racines dans le style du Tigre, le système de Hung est très puissant et mortel. Hung devint très célèbre pour ses compétences en kung fu. Il était particulièrement réputé pour sa posture très forte du cheval (Sei Ping Ma en cantonais – Ma Bo en mandarin) et pour ses techniques de la paume de fer.
Le style de Hung est si populaire qu’il devient l’une des 5 principales familles de kung fu pratiquée dans le sud de la Chine. Ces 5 principales familles sont : Hung Gar, Lau Gar, Mok Gar, Li Gar et Choy Gar. Le Hung Gar étant reconnaissable par ses postures très basses, ses blocages puissants et ses attaques vicieuses avec les griffes. Le style se répand d’ailleurs aux autres pays où il influence le Tae Kwon Do en Corée, le Karaté et le Kenpo au Japon.
Wong Fei Hung De nombreuses factions rebelles apprirent ce style pour combattre l’ armée manchoue : le clan des turbans jaunes, le clan des turbans rouges, les triades, le clan du Yin/Yang et le clan du Ciel et de la Terre, par exemple. Leur cri de guerre était « détruire Qing, restaurer Ming ». Bien qu’ aucun prédécesseur de Hung ne put vaincre les Manchous, la popularité du système grandit. Au XIXème siècle, Wong Fei Hung fut un grand combattant Hung Gar. Il avait une grande expérience des techniques des 8 diagrammes, de la queue du tigre et était réputé pour son « coup de l’ ombre ». Il faisait parti de l’ un de ceux que l’ on nomma les « Dix Tigres du Sud« . Il créa notamment la forme du Tigre et Grue (forme seule et à deux) qui donna naissance au système du même nom (Fu Hok).
Lam Sai Wing qui fut l’ un des meilleurs élèves de Wong Fei Hung, était très compétent dans ce système Tigre et Grue. Au début du XXème siècle, Lam Sai Wing fut impliqué dans un incident survenu dans le theatre Lok Sin où il avait été pris au piège et attaqué. Lam Sai Wing en sortie indemne mais il semblerait qu’ il blessa environ 80 personnes lors de ce combat. Pour étendre la popularité du Hung Gar, Lam écivrit nombre de livres sur ce sujet. Il créa aussi une forme au sabre pour les soldats à pied sur le champ de bataille.
Au fil du temps, chaque maître est venu ajouter une touche personnelle au style qu’ il pratiquait. Certains styles ont complètement changé pour s’ adapter aux besoins des gens qui l’ utilisent. Il y a aujourd’hui beaucoup de systèmes Hung Gar. Ils diffèrent surtout par leur apparence mais la racine reste toujours la même.